L'exposition très étendue nécessitait une grande porte principale : René Binet est chargé de sa construction. Bordant la place de la Concorde, la porte, qui cumulait à 45 mètres de haut, était précédée d'un excèdre flanquée de deux longs minarets.Trois grandes arches en plein cintre d'une vingtaine de mètres de largeur supportaient une immense coupole surbaissée.L'excèdre est surmonté d'une figure féminine représentant la ville de Paris accueillant les visiteurs de l'exposition. Les guichets, fonction principale de ce bâtiment éphémère, étaient au nombre de 16 à droite et à gauche : Binet prévoyait un flux possible de 60 000 personnes à l'heure et au final , sa porte livra passage à près de 9 millions de visiteurs. La structure générale était en fer et la porte fut entiètrement recouverte de staff. Le décor présentait une grande originalité. Des miliers de cabochons lumineux et colorés , bleus, verts, jaunes recouvraient l'ensemble. la peinture complêtée cette polychromie auxquels fut ajouté l'or dans les parties les plus visibles. Enfin, l'ensemble était animé par de nombreux mats et oriflammes, créant une féerie souvent soulignées par les commentateurs de l'Exposition. Monument transitoire, il s'agissait d'une " architecture d'exposition" éclatante et saisissante pour la foule comme pour les élites.
Un film tourné place de la Concorde en Juillet 1900,et la porte Binet pris par les studio Edison.
La porte connut un immense succès populaire et même si elle fut décriée par la presse qui goute peu la fantaisie de Binet, elle reste cependant l'un des édifices importants et représentatif de l'Art nouveau européen.
Porte Binet vu par le photographe américain William Henry Goodyear
La statue de La Parisienne drapée à la dernière mode parisiennede trônait au sommet de la porte Binet. Sculptée par M. Moreau-Vauthier,elle mesurait six mètres de haut et a disparu au sens propre du terme, puisqu'on peut trouver des garvures de 1900 la montrant descendue intacte de son peidestale. Elle n'a donc pas été cassée, mais on n'en trouve plus de trace. Resurgira-t-elle un jour? Laurent Lemog suit sa trace en Hongrie.
La frise au bas de la porte par contre nous est parvenue. A hauteur d’hommes deux frises en céramique représentaient les ouvriers de l’exposition encadraient à gauche et à droite les 36 guichets de la porte.
Ce bas relief, oeuvre du sculpteur A. Guillot, édifié par le céramiste Emile Muller fut récupéré par ce dernier à la fin de l’Exposition et disposé dans la cour de son usine d’Ivry. Gênant les manœuvres des poids lourds, elle fut entreposée dans une remise, sur la paille. Depuis 1963 on peut l’admirer dans le parc Muller appelé aussi parc du moulin à Breuillet contre l’ancienne briqueterie qu’il possédait.
La frise des animaux qui se trouvait sous celle des ouvriers, est aujourd'hui présentées au musée des arts appliqués de Budapest, mais parfois, on trouve des ventes en France, comme le taureau ci-dessus.