Commémoration du centenaire de la révolution française.
Champs de Mars, esplanade des Invalides, colline de Chaillot, rive droite et rive gauche de la Seine entre les Invalides et Chaillot.
5 mai - 31 octobre 1889
61 722 exposants dont 33 937 Français
32 250 297 visiteurs
Pour le centenaire de la Révolution Française et la chute de la monarchie, Paris décide dès 1878 d'organiser une exposition universelle exceptionnelle en 1889. Pour cette raison politique, elle fut boudée très officiellement par toutes les monarchies européennes.
Pour faciliter la venue des provinciaux, le billet de
train est couplé avec l’entrée à l’exposition. Le
billet mixte offrait 25 % de réduction sur le train avec une
franchise de bagage de 30 Kg. L’entrée générale de l’expo est
fixée à 1 franc, mais de plus en plus il faut s’aquitter d’un
supplément pour visiter les attractions les plus spectaculaires.
L’aspect didactique s’efface pour faire émerger un côté plus ludique, les expos deviennent divertissements et préfigurent déjà une nouvelle société de loisir. Il en coûtera ainsi 5 francs pour monter en haut de la tour Eiffel, 1 franc pour entrer dans la sphère terrestre, 1 franc pour le pavillon de la mer, pour le panorama de la compagnie transatlantique ou le panorama du Tout Paris. 1 francs est aussi exigé pour le concert marocain, le théâtre annamite, le théâtre national, le concert égyptien, (à titre indicatif, un plat « économique » avec viande et légume coûte 10 centimes).
Avec 61 722 exposants dont 27 000 étrangers et surtout
32 millions de visiteurs, cette expo aura été la première à
équilibrer ses comptes avec un bénéfice de 8 millions de francs.
Paris s’embelli, la gare Saint-Lazare est entièrement
restructurée, par Just
Lisch, de même la gare de Lyon se dote d’un hôtel Terminus.
L’exposition s’agrandit. L’esplanade des Invalides où l’on
trouve les colonies françaises et le ministère de la guerre
s’ajoute au Trocadéro
et au Champ de Mars où sont placés l’Art et l’Industrie.
Le caractère prédominant de cette exposition c’est la part
colossale de l’architecture métallique avec le Palais des Machines
et la tour Eiffel deux bâtiments qui enfin montrent leurs dessous.
Outre l'immense Palais des Machines au fond du champ de Mars, les Arts Libéraux, les Beaux-Arts et les groupes divers sont présentés dans d’autres galeries du Champs de Mars d’une facture plus classique. Les gens s’extasient devant les phonographies et les téléphones. On apprend au pavillon du pétrole que la formation de ce combustible est peut-être due à la distillation de la houille ou du schiste ou encore, on ne sait pas bien de l’action de l’eau sur certaines substances minérale ou de la décomposition de végétaux. et d’animaux. On apprend encore que les principaux gisements se trouvent aux Etats-Unis, au Caucase, en Galicie et en Roumanie.
L’exposition ferme ses portes début novembre au son du canon tiré depuis le dernier étage de la Tour Eiffel. Les badauds, de retour à la maison, retiendront de leur visite les prouesses architecturales et la débauche de sculptures, de céramiques et de stuc. Qui font de cette exposition la plus belle et la plus innovante des expositions parisiennes.