Au bord de la Seine tronait un des plus grands pavillons de la rue des nations.
Pedro Gaillard, directeur de l’opéra de Paris acheta les salons du très impressionnant pavillon de l’Espagne. Gaillard qui était aussi chanteur et acteur remonta à Levallois-Perret, villa Chaptal, le salon Mauresque pour y organiser de grandes soirées où tout le « show biz » était présent. Des laquais en habit du XVIII y accueillait les visiteurs à la lueur des becs de gaz. Le premier étage a été construit par la suite et repose sur pilotis pour préserver la fragile structure . A la fin du XIX siècle, de nombreuses usines de produits chimique et de construction automobile s’était installées à Levallois-Perret. Dans les années trente, Monsieur Jérusalem, y possède l’Ateliers d’Optique et de Cinéma, pour fournir les studios en matériel pour le cinéma, entreprise florissante à Boulogne-Billancourt tout proches. Il découvre cette maison mauresque et en tombe amoureux. En 2004, son épouse habitait toujours cet ancien pavillon espagnol qui tombe en ruine faute d‘entretien et elle racontait qu’en arrivant dans ce quartier cerné par les usines, elle a longtemps pleuré son ancien quartier parisien du Champs de Mars et ajoute en parcourant le salon finement ciselé d’un regard critique, « Vous trouvez ça beau vous ici ? ».
On pourra noter que la maison mitoyenne semble encore plus espagnole et plus mauresque que l’originale. L’histoire raconte que le voisin avait eu l’idée de parfaire l’ensemble en pastichant son auguste voisin.