Le palais du
Champ de Mars, long de 700 mètres sur 340 mètres,
prenait la totalité de l’espace entre l’Ecole militaire et la
Seine. Quatre bâtiments actuels ont pour origine, cet immense
bâtiment composé de neuf galeries parralelles de divers hauteur,
cachées comme pour le palais de l’Industrie de 1855, derrière
une façade de pierre et de stuc. La structure en métal avait été
réalisée par l'ingénieur Henri De Dion 1828 - 1878.
Sur l’extérieur du bâtiment, couraient de chaque coté deux galeries de six mètres de haut sur 12 de large qui accueillaient du matériel agricole et des produits alimentaires.
C’est une infime partie de celles-ci, longues à l’origine de deux fois 700 mètres qui a ont remonté en deux morceaux sur le bassin de la Villette dans le 19 ème arrondissement.
Les cinémas MK2 quai de Seine et quai de Loire à Paris
On ne sait pas quelle
fut leur destination première, mais, en 1858, le bassin de la
Villette était le troisième port de France en tonnage
après le Havre et Marseille. Les entreprises les plus polluantes
et les plus odoriférantes, interdites de séjour dans Paris
s’étaient installées au pourtour du bassin. Cinq
savonneries, sept fabriques d’allumettes soufrées, deux
fabriques de colorants à base de noir animal, huit usines
d’épurations d’huiles, onze dépôts de matériel de vidanges,
une usine à goudron étaient recensées sur un total de
soixante industries incommodes et insalubres uniquement sur la
commune de la Villette.
A la fin des années 1970, il existait toute une série
d'entrepots jumeaux.Seuls deux entrepôts trouventencore leur
place au bord de l’eau à proximité de la place Stalingrad, ils
ont été transformés en cinéma, l’un dans les années 90 l’autre,
quai de Loire, a été tronçonné et mis par terre en 2004, avant
de renaître de ces cendres. Seules les colonnes en fonte sur la
façade sont d’époque, le reste n’est qu’une imitation.
Sur cette vue du bassin de la Villette au début du XX ème siècle, on voit que les quais sont entièrement construits avec des fermes du palais de l'industrie. Les deux cinémas MK2 sont les seuls qui ont subsistès jusqu'à aujourd'hui.
Les fermes des plus
grandes de la Galerie des Machines, dessinée par l’architecte
Henri de Dion, ont eu deux destins très différents en
Ile de France.
L’un se trouve dans la forêt de Meudon. A la fin du XIX
siècle, le colonel Charles Renard était à la recherche d’une vaste
nef nécessaire à la réalisation d’une toute nouvelle arme de
guerre française, un ballon dirigeable. Il fit remonter cette
galerie légèrement surélevée près du carrefour de Chalais, pour y
installer l’Etablissement Central de l’Aérostation Militaire de
Chalais-Meudon. Baptisé Hangar Y, il y abrita
alors ses travaux.
Avec l’aide d’Arthur Krebs, ils mettent au point en 1884 « La France » le ballon dirigeable qui effectua le premier vol au monde en circuit fermé au-dessus de Villacoublay le 9 août 1884. Chagall s’y installa en 1964, pour réaliser le plafond de l’Opéra de Paris. Malgré son mauvais état extérieur, la toiture a été entièrement restaurée, et le mastodonte abrite de temps à autre des tournages de film, ( la scène du ballon dirigeable dans Un long dimanche de fiançailles) ou des activité autour de l’aéronautique.
Le gymnase Jean Jaures, Paris
Dans le 19e arrondissement, à deux pas des cinéma du bassin de la Villette, le gymnase Jean Jaurès, sous un appareillage de pierres et de briques datant de 1913, est le frère jumeau du hangar Y. Appelé autrefois gymnase d’Allemagne de l’ancien nom de l’avenue Jean-Jaurès, débaptisée après guerre, il était destiné à l’apprentissage du tir et de la gymnastique (au programme des écoles municipales). L’architecte Ernest Moreau signe le projet. Les fermes sont mises en place par l’entreprise Moisant-Laurent et Savey. L’établissement est ensuite agrandi de 1913 à 1914 par l’architecte Charles Gautier qui construit un ensemble de bâtiments enserrant la halle métallique. Le bâtiment sur la rue Pierre-Girard, abritant une salle de réunion et un établissement de bains douches, est fermé en 1997.