Alexandre III, après trois ans d’alliance avec la France déclara en 1893 « Les Français sont le peuple le plus infect du monde…on ne s’allie pas avec la pourriture ». Il mourut l’année suivante.
Réconcilié avec son fils, la France donna quant-même son nom au pont le plus large de Paris. Reliant les deux rives de la Seine entre l'esplanade des Invalides et les nouveaux Palais, le pont devait être entièrement plat, pour ne pas nuire à la perspective des Invalides. La première pierre fut posée par le Tsar Nicolas II en 1896.
Les ingénieurs Resal
et Alby et l’architecte Gaston Cousin réalisèrent une
véritable prouesse en le construisant d’une seule arche d’acier de
108 mètres de portée et de 40 mètres de large, le tout en deux
ans. A chaque extrémité du pont se trouvent deux pylônes de 13
mètres, surmontés de Renommées (des figures féminines avec des
trompettes) et de Pégases dorés. La renommée au combat qui se
trouve en amont, rive gauche a été sculpté par Pierre
Granet qui avait déjà en 1900 exposé une
"République" au grand palais et qui se trouve aujourd'hui à Ivry.
Les pylônes sont aussi flanqués à leur base de statues
allégoriques représentant la France de Charlemagne, la France de
la Renaissance, la France de Louis XIV et la France contemporaine.
Coût de l'opération 5.978.528 francs.
Pour sceller cette nouvelle amitié, le Tsar Nicolas II offre à la République une carte de France réalisée par la manufacture impériale de Ekatherinenbourg. Ce n'est pas sa dimension qui est extraordinaire (1 mètre de côté) mais sa composition. Les mers sont en marbre, les départements en jaspes, Paris est un rubis, Le havre et Marseille une émeraude, Rouen un saphir, Lille un phénacite, le tout sertie dans une monture en or. Les fleuves sont en platine
Cette carte se trouve aujourd'hui au musée de Compiègne, ville que visita le tsar en septembre 1901. (Les deux photos Laurent Lemog)