20 mai - 10 novembre 1878
52 835 exposants dont 25 872 exposants Français
16 156 626 visiteurs
Champ de Mars, colline de Chaillot, annexes agricoles, quai d'Orsay et esplanade des Invalides
La III ème république
fait place au second empire: défaite de Sedan, la guerre civile
que fut la Commune, la chute de Napoléon IIl, il n'en fallait pas
moins pour faire la fête. Le nouveau régime mis en place en
janvier 1875, décida donc d’organiser une exposition
internationale pour inviter le monde entier à Paris par un décret
du 28 mars 1876.
Les 16 millions de visiteurs auront fait de cette expo un succès jusqu’alors inégalé. Le 1er mai, jour de l’inauguration, a été décrété jour chômé pour que les ouvriers puissent se déplacer voir le spectacle.50.000 invitations furent envoyée pour l'occasion.
Encore une fois, on construit les infrastructures qui manquent
à Paris pour accueillir tout ce monde. L’hôtel
Continental, dessiné par l’architecte Henri Blondel,
beau-fils de Charles Garnier, était considéré à l’époque comme
l’hôtel le plus confortable et le plus luxueux de sa catégorie.
Le théâtre des Nouveautés, le théâtre Marigny datent
aussi de cette époque. Pour la première fois à Paris, le 3 mai à
8h00 du soir, 32 globes illuminent d'une lumière blanche et douce
l'avenue de l'Opéra. Ce sera la toute première
démonstration d'éclairage à l'electricité grace aux bougies de
Jablochkov. Chaque lampadaire était équipé de 6 bougies
d'une durée d'une heure et demie chacune.
Les pavillons des 53 000 exposants s’étendent désormais des deux
cotés de la Seine, et deux nouveaux palais et celui du Champ de
Mars marque les esprits.
Sur la colline de Chaillot, en 1826, Louis XVIII
avait organisé une fête militaire commémorant la prise de la
forteresse du Trocadéro en Andalousie. Le nom de cette
victoire est depuis étroitement lié à celui du quartier de
Chaillot.
Plus proche du terrain vague que du terrain de parade en 1877,
Davioud dessina pour trôner au sommet de la
colline, une rotonde à colonne flanquée de deux minarets qui
silhouettera le Trocadéro durant plus d’un demi siècle jusqu ‘en
1935. Ce palais servira non pas de pavillon d’expositions mais de
salle de concerts et de congrès. C’est ici,durant
une de ses réunions, que Victor Hugo fit mention pour la première
fois de la propriété artistique et littéraire. Un orgue
monumental est disposé au fond de la salle, il se
trouve aujourd'hui à Lyon.
La statue « L’air » par Thomas, placée au
sommet du palais a trouvé place un temps dans un parc de
Montreuil-Sous-Bois, mais on a perdu sa trace durant la dernière
guerre.
1878 fut l’exposition des technologies nouvelles
grâce à l'énergie électrique. Au Palais du Champ de
Mars, le public découvrait pour la première fois que l’électricité
produisait de la lumière grâce à la bougie électrique
(la première ampoule électrique) du Russe Jablochkoff, (une
ampoule pouvait éclairer duarnt une heure et demie), la machine à
écrire et les dents en porcelaine américaines ainsi que la machine
de MM Raoul Pictet et Cie qui fabriquait 24 tonnes de
glace par jour.
Une machine « à air froid et sec » fonctionnait
par l’air atmosphérique et était destinée au transport et à la
conservation des denrées alimentaire. Les Français Mouchot et
Pifre à contario font la démonstration de leur four
solaire, aujourd’hui exposé au musée des Arts et
Métiers. La compagnie J. Hermann-Lachapelle obtient une médaille
d’or pour sa machine à fabriquer des boissons gazeuses et une
machine à fabriquer 100 fers à cheval à l’heure était
présenté par la Compagnie des Petites Voitures.
Une partie de la halle des machines à été
rachetée par les filature DMC pour servir à l'usine de Belfort. Le
bâtiment abrite aujourd'hui la Technopole de Belfort.
La tête creuse de la statue monumentale de
la Liberté de Frédéric-Auguste Bartholdi, qui sera offerte aux
Etats-unis en 1886, peut se visiter, pour 5 centimes ce qui fait
dire aux persifleurs que « la liberté n’a pas de cervelle ».
Voir la
statue exposée pour l'exposition universelle de 1900
Le bras de la statue de la Liberté dans les ateliers de Bartholdi, dans le 17ème arrondissement de Paris, peut-êre en 1875 ou début 1876.
Le bras de la futur statue de la Liberté avait été envoyé à l'exposition universelle de Philadélphie, en 1876, pour lever des fonds en vue de l'érection de la statue à New-York.
Pour la première fois, on installe des fontaines Wallace, offerte par sir Richard Wallace. Tout au long de l’expo, les quatre cariatides représentant la Simplicité, la Bonté, la Sobriété et la Charité distribuaient gratuitement de l’eau potable.
Les exposants plient bagages le 31 octobre, laissant les pavillons vidés de leur substance. 1878, à travers les pavillons qui subsistent encore aujourd’hui, sera l’exposition qui aura laissé le plus de témoignages à travers l’Ile de France.